ONG Stichting Bakens Verzet (Une Autre Voie), 1018 AM Amsterdam, Pays Bas.

 

PROJETS DE DÉVELOPPEMENT LOCAL INTÉGRÉ, ÉCOLOGIQUE, DURABLE, ET AUTOFINANCÉ.

 

 

Creative Commons License

 

Cette œuvre a été mise à la disposition du public général aux termes d’une licence

Creative Commons Attribution-Non-commercial-Share Alike 3.0 Licence.

 

VIVONS TOUGAN

Édition 01 : 22  Novembre, 2013.

 

 

Analyse anthropologique.

 

 Référence Générale :  Diamond, Jared,  De l’inégalité parmi les sociétés (Paris, Gallimard, 2000).

 

Le premier niveau.

 

Le développement des groupements humain sociaux, surtout à travers les derniers 11.000 ans est utilisé comme base du choix des niveaux de gestion du projet.

 

Il y a 11.000 ans environ, des petits groupes nomades de chasseurs cueilleurs (le plus souvent définis comme des familles étendues ou clans commencèrent la production alimentaire en formant des groupements villageois. (Diamond J., De l’inégalité parmi les sociétés (Paris, Gallimard,, 2000)). Diamond nomme tels groupements villageois des “tribus” à plusieurs familles étendues comprenant «quelques centaines » de personnes dont tous les membres connaissent personnellement tous les autres membres.” (Ibid. Version anglaise, Guns Germs and Steel, Vintage, London, 1998 p.271). Le Prof. Robin Dunbar de l’Université de Liverpool suggère que les dimensions du cerveaux humain est en rapport avec les habitudes sociales nécessaires pour créer des liens étroits entre de petits groupements de 150+ membres. (Grooming, gossip, and the evolution of language, Faber and Faber, London, 1996).

 

Même de nos jours, la population de beaucoup de villages ruraux, en particulier de ceux Africains et ceux de la Commune de Tougan, ne dépasse pas les «quelques centaines » de personnes. Mêmes les villages plus grandes à population de quelques milliers d’habitants se constituent souvent de conglomérats de zones «à quelques centaines d’habitants ».

 

Jusqu’il y a 11 000 ans environ, n’y avait-il que de bandes nomades à quelques dizaines de personnes. Souvent suivaient-elles la migration des animaux et recueillirent les fruits, les plantes et les racines comestibles qu’elles trouvèrent sur leur route. Arrivées en Mésopotamie elles trouvèrent des grains à épi plus grand, des petits pois, des olives, et des moutons et des chèvres domesticables. On y commença la culture et l’élevage. Les exigences de la chasse diminuent à main le potentiel de la culture et de l’élevage fût mieux exploité.  

 

Quelques civilisations, par exemple les aborigènes Australiens et des petits groupes sur les côtes de la Nouvelle Guinée restèrent toujours des chasseurs- cueilleurs et le sont restés même de nos jours. D’autres peuples combinèrent la chasse et la récolte avec des éléments de la culture et/ou de l’élevage.

 

Du point de vue des projets de développement de nos jours, les aspects les plus importants des groupements de bandes, soit les clans ou tribus composés de quelques centaines de personnes, sont de nature sociale.  Tout le monde qui en fait partie se connaît et en général existent-ils des forts liens de famille. On ne connait pas de bureaucratie ou de propriété individuelle. Les conflits entre les personnes sont réglés de manière informelle. Il s’agit de groupements égalitaires. Le contrôle social y règne. Il n’y a pas de rapport d’esclavage à l’intérieur du groupe.

 

Le niveau de gestion de base du projet Vivons Tougan se base sur groupements de 38 familles et 266. On les appelé les «Commissions Réservoir » car les membres du groupe sont servis d’un réservoir à eau potable salubre placé à côté de leurs habitations. Dans le cadre des commissions réservoir, cherche-t-on la responsabilisation collective de la gestion des structures, le contrôle social, et la pleine participation des femmes.

 

L’idéale classe d’école aurait 18 élèves (V. Wilson, Does small really make a difference?, Scottish Council for Research and Education (SCRE) Report 107, Glasgow, 2002). En Burkina Faso, l’éducation primaire connaît 6 classes ou niveaux. Avec des classes à 18 élèves, la population d’une école primaire locale serait 100-120 élèves. Pour le projet Vivons Tougan, au niveau des commissions réservoir à population de +/- 266 personnes, aurait-on des écoles primaires avec 3 classes à deux niveaux par classe, soit 50-60 élèves. 

 

Les commissions réservoir sont les structures les plus importants du projet. Elles sont les semences du développement.

 

Le nombre de membres des commissions réservoir est déterminé des habitants mêmes, à condition qu’il soit inégal. On pense en général aux 5-7 membres, dont la plupart femmes. Une forte représentation de femmes est assurée à travers leur organisation préalable en clubs d’éducation à l’hygiène leur permettant de nommer leurs candidates et de les voter en bloc.

 

Le niveau intermédiaire.

 

L’une des aspects à la base de l’histoire de l’homme est l’histoire de son alimentation. À main la sécurité alimentaire des petits villages des clans s’améliora, à partir d’il y a 7.500 ans commença des premières formes de spécialisation des tâches. Pour des raisons de la sécurité physique les clans avaient-ils des avantages à vivre ensemble et à échanger entre eux des partenaires. On parle la même langue, peut-être plusieurs dialectes. La plupart des habitants se connaissait toujours, mais les intérêts des bandes ou clans faisant partie pouvaient donner lieux à des conflits. Au fin de résoudre tels conflits, se développa la position du chef, souvent héréditaire, avec des pouvoirs spécifiques et reconnus des autres habitants. Avec l’extension des dimensions des communautés constituées de conglomérats de clans, les chefs avaient besoin d’assistance pour la gestion des affaires, et peu à peu se crée une bureaucratie à plusieurs niveaux, chacun avec des droits spécifiques. On se trouva à un certain moment avec une division de la communauté en classes, soit le peuple «commun » et une élite privilégiée. Les instruments à la disposition de l’élite pour maintenir leur contrôle sur le peuple commun comprenaient :

 

1) Le désarmement de la population et l’armement de l’élite.

2) La redistribution parmi le peuple d’une partie importante des tributs reçus du peuple.

3) L’utilisation de leur monopole de la force pour promouvoir le bonheur de la population.

4) La construction d’une idéologie (plus tard, une religion) qui justifia la position et les privilèges de l’élite.

 

(Source : la version originaire en anglais du livre ci-dessus cité de Diamond, Jared,  Guns, germs and steel, Vintage, London, 1998, chapitre 4, p. 277).

 

La dimensions de ces communautés dirigées par des chefs variaient souvent entre les 1500-2500 habitants. On commença à tolérer la présence de quelques «étrangers ».  

 

Dans le cadre du projet Vivons Tougan ce niveau intermédiaire est appelé celui des «Commissions Intermédiaires», soit le numéro de personnes (1850) servies d’un système de distribution d’eau potable salubre.  

 

En dehors des aspects organisationnels plus directement «politiques » des telles communautés, leur intérêt pour le projet est surtout leur dimension de nature intermédiaire. Il s’agit d’une dimension toujours valable de nos jours pour certains services importants de base, même dans les pays les plus industrialisés. Par exemple l’incidence de cabinets médiques génériques aux populations d’un pays industrialisé est de l’ordre de 1 médecin sur 2000-2500 habitants. Au Pays Bas, l’incidence fut de 1 sur 2347 le 1 Janvier 2006 (J.Muysken et al, Cijfers uit de registratie van huisartsen – peiling 2006, Netherlands Institute for Health Services Research (NIVEL), Utrecht, 2006.)  

 

L’idéale classe d’école aurait 18 élèves (V. Wilson, Does small really make a difference?, Scottish Council for Research and Education (SCRE) Report 107, Glasgow, 2002). Au niveau secondaire, avec des classes sur 5 niveaux et compte tenu de quelques cours spécialisés, parle-t-on d’écoles avec +/- 20 classes, soit +/- 350 élèves. Celui-ci est justement la population d’écoliers prévisible auprès des populations de +/- 1850 personnes dans la Commune de Tougan. Il s’agit d’ailleurs toujours d’un numéro d’élèves à compréhension d’homme où tous les élèves se connaissent et les enseignants connaissent tous les élèves.  

 

Chaque commission intermédiaire est destinée à servir moyennement 7 commissions réservoir. Cela veut dire que les élèves auprès de +/- 7 écoles primaires au niveau des commissions réservoir assisteront aux leçons auprès d’une école secondaire au niveau de commission intermédiaire. 50 par 7 nous donne une population scolaire de 350 élèves, qui corresponde à la population prévue de l’école secondaire.

 

Le nombre des membres des commissions intermédiaires est déterminé du nombre de commissions réservoir qu’elle sert. On prévoit qu’elle ait d’habitude de 6-7 membres. Chaque commission réservoir choisit un membre à la représenter sur la commission forage qui lui sert en eau potable. Puisque l’on aura une forte représentation de femmes sur les commissions réservoir, attend-t-on que les commissions réservoir nomment une femme à représentation de leur commission auprès de la commission intermédiaire. Par conséquence, attend-t-on une représentation majoritaire de femmes aussi auprès des commissions forage.

 

Le niveau central.

 

La troisième structure administrative prévue du projet est celle au niveau de projet. Elle représente les 76.740 habitants de la Commune de Tougan. Jared Diamond (voir référence ci-dessus; version en anglais “Guns, germs and steel”, Vintage, London 1998, chapitre 4, p. 268, pp. 278-288).  

 

Au niveau de la structures centrale les habitants individus doivent pouvoir s’associer avec et participer aux structures d’administration du projet. La zone de projet doit leur rester «compréhensible».

 

Les premiers anciens cité -états se formèrent il y a 3500 ans, environ.

 

L’ancien état grec eût un rayon de l’ordre de 20 kilomètres, à fin que le roi ou l’administrateur put aller à pied du centre de l’état au point le plus loin et y rentrer le même jour. La population de l’état grec arriva à 100.000. Les dimensions moyennes de la population de la ville (ou polis) à son centre étaient probablement autour des 20.000 personnes, comme d’ailleurs la ville de Tougan, bien que quelques un arrivèrent à avoir une population de 50.000. (C.A.Doxiadis, The ancient Greek City and the City of the Present, Ekistic, vol. 18, no. 108, 1964, pp. 346-364).

 

La population de la zone devait également être suffisamment grande pour offrir un marché capable de soutenir une spécialisation étendue d’activités productives et de services. Elle devait pouvoir fournir une gamme d’activités et de services suffisants aux besoins de base nécessaires à une bonne qualité de vie pour tous dans la zone de projet. “We may thus define the optimum number of the population [of an ideal state] as “the greatest surveyable number required for achieving a life of self-sufficiency”” (Artistote, Politics, Book VII, Chapter IV, tr. E. Barker , Oxford University Press, London, 1948).  [Nous pouvons définir la population optimale [d’un état idéal] comme le nombre compréhensible nécessaire à l’achèvement d’une vie autosuffisante”]

 

Les «états » prévus du Diamond (op.cit p. 268) avaient des populations de 50.000 personnes et plus. Ils comprenaient une ville et beaucoup de villages aux alentours. Les habitants en furent divisés en classes, on pouvait y avoir plus d’une langue, les décisions en furent centralisées, il y avait une bureaucratie à plusieurs niveaux, un monopole de la force militaire et des informations,  une production alimentaire de nature intensive, une forte spécialisation du travail, et une redistribution des moyens financiers à travers des systèmes d’impôts. On avait des tribunaux et des juges pour résoudre les conflits.   

 

Le choix fait du Modèle sur lequel le projet Vivons Tougan se base à faveur de systèmes économiques locaux avec un moyen de +/- 50.000 habitants n’est pas, de conséquence, nouveau. Il n’y a rien de critique ou de mystique dans le nombre. Les zones individuelles de projet peuvent avoir de plus ou de moins d’habitants, selon les concentrations des populations, des aspects géographiques, culturels et ethniques y comprises les langues, et surtout des préférences exprimées des populations locales. Les populations des zones de projet dans les pays en voie de développement de nos jours ne sont que rarement aussi concentrées que celles en Grèce de la période des cité -états. À cet époque-là la population de la Grèce arriva à 7-9 million . (Dioxiadis, op.cit.). Quelques zones de projet aux termes du Modèle pourront avoir une superficie plus grande de celle des cité -états grecs, surtout au cas où elles comprennent des réserves naturelles régionales ou nationales. Au cas du projet Vivons Tougan, la population monte à 76.740 personnes, la superficie de la Commune est de 40 km x 20 km environ.

 

Il s’agit d’une dimension toujours valable de nos jours pour certains services importants de base, même dans les pays les plus industrialisés. Par exemple, le numéro de lits d’hôpital par 100.000 personnes dans les 27 pays de l’Europe Unie est actuellement 600. La tendance en est en bas, et le chiffre des pays les plus avancés (Danemark, Espagne, Italie, Pays Bas, Royaume Uni, Suède) est autour des 300 lits. (Eurostat :  Hospital beds in European countries. ) Cela signifie en principe l’établissement d’un hôpital à 150-200 lits au centre de chaque zone du projet à population de 50.000. Au cas du projet Vivons Tougan ne prévoit-on qu’un hôpital de base à 0,5 lits par chacune des 288 commission réservoir, soit 150 lits environ. Le cas échéant, peut-on en augmenter  les dimensions jusqu'à 0,75 lits par commission réservoir, soit 215 lits le faire rentrer dans les normes européennes.     

 

Le même concept s’applique aux institutions d’éducation supérieure, telles par exemple une école des métiers, et un service de propédeuse en préparation des études universitaires auprès des institutions au niveau régional ou national.

 

Le nombre de membres de la commission centrale responsable légalement des la gestion des structures du projet est déterminé du nombre de commissions intermédiaires qu’elle sert. Au cas du projet Vivons Tougan, aura-t-elle 41 membres. Chaque commission intermédiaire choisit un membre à la représenter sur la commission centrale. Puisque l’on aura une forte représentation de femmes sur les commissions intermédiaire, attend-t-on qu’elles nomment une femme à représenter leur commission auprès de la commission centrale. Par conséquence, attend-t-on qu’il y ait une représentation majoritaire de femmes aussi auprès de la commission centrale.

 


La méthodologie et la justification de l’ordre de séquence de la création des structures.

La table complète des matières.

Bakens Verzet homepage